Author Archives: Claude-Etienne Armingaud

La prégnance croissante des technologies de l’information et de la communication (« TIC ») dans l’activité des entreprises, ainsi que le rôle central de tels systèmes dans la conduite quotidienne de leurs activités, force à considérer les problématiques liées à l’exploitation des TIC de façon éclairée dans le contexte d’opérations de M&A, en particulier au cours des périodes d’audit notamment afin de préserver l’activité de la cible de manière pérenne et continue post-transaction.
En effet, l’exploitation des infrastructures IT (terminaux fixes et mobiles, logiciels & ERP, bases de données, sites Internet et applications, architecture réseau…) repose sur des piliers tant juridiques que techniques, qu’il convient d’abord d’identifier, avant de sécuriser, dans une démarche stratégique.

TIC & propriété intellectuelle

De nombreux droits de propriété intellectuelle peuvent grever tout ou partie d’un système d’information, composé à la fois d’actifs corporels et incorporels. Ainsi, le code d’un logiciel ou système d’exploitation, de même que les contenus issus de salariés ou prestataires, peuvent bénéficier le cas échéant, de protection au titre du droit d’auteur [REF]Article L112-2 du Code de la propriété intellectuelle (« CPI »)[/REF], du droit sui generis de producteur de base de données [REF]Article L112-3 CPI[/REF], ou de certains brevets [REF]Pratique rare en Europe pour le cas des logiciels, mais plus établie aux États-Unis[/REF]. En outre, la porosité entre le droit des marques et le dépôt de noms de domaine est à prendre en considération.
L’exemple du droit d’auteur grevant les créations de salariés ou prestataires est d’autant plus marquant qu’il est souvent rencontré, qu’il s’agisse de contenus visuels ou textuels ou, pour les prestataires, de code logiciels. Si ces droits n’ont pas fait l’objet d’une cession ou licence à son profit, une exploitation par la société utilisatrice de ces composantes de l’infrastructure IT constituerait une contrefaçon de droit d’auteur, générant le risque de blocages ou d’actions judiciaires de la part des titulaires des droits concernés et exposant l’acquéreur à des sanctions civiles voire même pénales.
Le cas échéant, la conclusion, préalablement à l’opération, de contrats, idéalement de cession, ou même a minima de licence, sur ces droits de propriété intellectuelle identifiés au cours de l’audit, permettra de sécuriser la continuité de l’exploitation.
Enfin, la présence en ligne des entreprises est aujourd’hui incontournable –pour l’exploitation effective de leur activité (e-commerce et services en ligne) comme pour leur communication institutionnelle (sites Internet, réseaux sociaux). L’enregistrement ou l’absence d’enregistrement de certains noms de domaine ainsi que les déclinaisons de tels noms sur les diverses extensions mondiales (GTLD) ou a minima celles couvrant les zones d’activité effective (CCTLD) peuvent s’avérer problématiques pour la sécurisation des activités en ligne, voire désastreuses dans certains cas (phishing, defacing…). La titularité effective par la cible de ces noms de domaines, s’ils n’ont pas été acquis pour son compte, par une société de services devra également être sécurisée.
Le cas échéant, il conviendra de procéder à un audit approfondi du portefeuille de noms de domaines et de sites Internet utilisés par la cible afin de confirmer la titularité et sécuriser la continuité de leur utilisation post-transaction, nonobstant les garanties spécifiques qui devront être adoptées au sein du SPA.

TIC & protection des données à caractère personnel

La numérisation des activités économiques, des transports aux services à la personne, en passant par le e-commerce et la publicité personnalisée, l’exploitation des systèmes d’information et des services qui en découlent, repose massivement sur le traitement de données à caractère personnel.
La récente entrée en application du Règlement Général sur la Protection des Données n°2016/679 du 27 avril 2016 (« RGPD ») crée un risque significativement plus élevé en cas de non respect de la règlementation applicable, avec des amendes administratives pouvant s’élever à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires mondial consolidé de l’organisation à l’origine d’un manquement, ainsi que l’introduction des actions de groupe dans ce domaine (et dont Google, Apple, Facebook, Amazon et LinkedIn font d’ores et déjà les frais en France).
Un audit approfondi des pratiques relatives aux traitements de ces données mis en œuvre par la cible et de sa conformité globale au RGPD (information des personnes concernées, mise en œuvre des droits de ces dernières, obligation de sécurité et de confidentialité des données…) devra être réalisé afin d’éviter tout risque de sanctions de la cible, voire de l’acquéreur. Cet audit passera une étude non solum contractuelle (transferts hors UE/EEE), sed etiam opérationnelle (moyens de collecte et de traitement, mesures de sécurité appliquées aux moyens).
Naturellement, il conviendra d’apporter des réponses rapides et adaptées afin de mettre au plus vite les systèmes d’information au moyen desquels ces données sont traitées en conformité avec le RGPD (ainsi que toute règlementation qui pourrait s’appliquer aux activités de la cible).
Si le calendrier des opérations s’accorde souvent mal avec la complexité d’un tel « audit dans l’audit », il devra en tout état de cause être mené exhaustivement à bref délais afin d’assurer la mise en conformité.

TIC & contrats IT

Les pratiques de plus en plus répandues d’externalisation de fourniture et de maintenance de systèmes d’information –as a service ou on premises– conduisent à devoir considérer avec une attention particulière les éventuelles restrictions liées aux contrats conclus avec les prestataires concernés. Bien que cette problématique ne soit pas nouvelle, le contenu de tels contrats peut s’avérer bloquant pour la continuité de l’utilisation de tout ou partie de systèmes d’information à l’occasion d’opérations et jouera un rôle déterminant dans la structuration de l’opération concernée.
De tels contrats de service peuvent, classiquement, inclure des clauses de changement de contrôle prohibant ou limitation la circulation des obligations ou du contrat lui-même. De telles clauses peuvent donc impacter de façon significative la continuité de l’exploitation de tout ou partie du système d’information considéré, alors même que sa criticité (ERP, système de téléphonie, architecture réseau…) peut nécessiter des niveaux de service impératifs.
En outre, la renégociation de contrats IT qui arriveraient à leur terme au cours ou peu après la fin de la période d’audit, devra être considérée avec attention, au regard des délais de négociation et des montants, souvent conséquents, qui leur sont liés.
Il conviendra de s’assurer, notamment au travers des reps&warranties, de la continuité de ces contrats, voire de l’information/consentement des prestataires concernés.

Valorisation du système d’information

En termes comptables, les systèmes d’information, constitués à la fois d’actifs corporels et incorporels, sont valorisés suivant des normes comptables internationales différentes (US GAAP, IFRS) qui nécessitent une attention particulière.
Tandis que les technologies évoluent rapidement, rendant obsolètes certains éléments-clés, il convient de se pencher sur la juste valorisation de ces actifs, en particulier au regard de leur rôle stratégique (ou non) dans la conduite effective des activités de la cible. Cette approche d’évaluations tant individuelle que globale de l’ensemble des actifs composant le système d’information sera déterminante au regard du principe d’allocation du prix d’acquisition, en particulier pour déterminer la durée de vie résiduelle et l’incidence de tels actifs sur les résultats futurs de la cible, afin de rationaliser autant que possible le prix d’acquisition.
En conclusion, il convient de mener une étude exhaustive des systèmes d’information exploités par une cible, aux fins de valoriser au mieux leur importance et de prévenir tout éventuel blocage dans la continuité de leur exploitation. A cet égard, et au regard tant de la complexité et de l’hétérogénéité des problématiques, que des calendriers de plus en plus contraints pour mener ces opérations, une implication directe et simultanée des équipes corporate et IT (tant juridiques qu’opérationnelles) est aujourd’hui une nécessité. 

Première publication: Fusions & Acquisitions Magazine, avec Alexandre Balducci

Le Cabinet K&L Gates est classé « Excellent » avec E. Drouard & Claude-Etienne Armingaud.

Source : Magazine Décideurs

Le Cabinet K&L Gates est classé « Forte Notoriété – Band 1 » avec E. Drouard & Claude-Etienne Armingaud.

Source : Magazine Décideurs

Le Cabinet K&L Gates est classé « Pratique Réputée – Band 2 » avec E. Drouard & Claude-Etienne Armingaud.

Source : Magazine Décideurs

Véhicules autonomes : la France avance pour relever le défi

juin 14th, 2018 | Posted by Claude-Etienne Armingaud in Europe | France | Véhicules Connectés - (0 Comments)

Consacré au développement des véhicules autonomes en France, le rapport Idrac a été rendu public le 14 mai 2018. Son but est notamment d’identifier les actuelles lacunes réglementaires relatives aux véhicules autonomes et d’envisager des pistes pour développer un cadre mieux adapté à son déploiement commercial et son acceptabilité par les utilisateurs.

Le gouvernement en a fait un enjeu stratégique : la France doit devenir le fer-de-lance de l’intelligence artificielle en Europe, voire du monde. Naturellement, le véhicule autonome constitue l’une des briques essentielles de cet édifice, mais si la route est droite, la pente est raide.
(suite…)

Kim Gagné, Executive Director of the European Cloud Alliance, moderated a roundtable discussion on “Intellectual property, innovation and protection”, hosted by APCO Worldwide. He spoke about the impact of the digital revolution on intellectual property risks, alongside Michel Vivant, Head of Innovation Law Specialty at Sciences Po Paris, Claude Etienne Armingaud, Partner at K&L Gates law firm, and Nicolas Schifano, Assistant General Counsel at Microsoft.

Kim Gagné highlighted that companies are more than ever relying on cloud services, as their innovations become increasingly based on software. In such an era of digital transformation, the European Cloud Alliance’s mission is to raise understanding of how the cloud is changing the way stakeholders protect intellectual property rights and prevent risks. Kim Gagné insisted on the importance of adapting business strategies, especially for companies delivering software-based products and services, so as to continue innovating while ensuring the protection of their rights.

The European Cloud Alliance is fully committed to raising awareness on the need for better protection against novel IP risks, as they pursue their transformation towards a digitalized economy.

More information here.

E. Drouard de K&L Gates LLP possède une grande expérience en matière de protection des données personnelles. Claude-Etienne Armingaud intervient notamment lors de la négociation de contrats informatiques d’externalisation ou dans des opérations transactionnelles dans les domaines de la fintech, de l’internet et des big data. Il a conseillé Bridgestone lors de son investissement dans Eliocity/Xee. Le cabinet a également assisté Carglass pour la mise en conformité de son activité avec le règlement RGPD, ainsi que BNP Paribas sur des questions de données personnelles. JCDecaux, Microsoft, SNCF et SloClap sont clients.

Source: Legal 500 Paris


Retour en images sur mon intervention au Symposium Après Vente Autoactu.com sur le #VéhiculeConnecté, #DonnéesPersonnelles et #RGPD.

Les avocats du bureau parisien de K&L Gates LLP ont conseillé Securitas dans le cadre de l’acquisition de l’entreprise de sécurité électronique Automatic Alarm.

Automatic Alarm est un intégrateur et un installateur de solutions de sécurité électronique, incluant des systèmes anti-intrusion, de vidéosurveillance et de contrôle d’accès, avec des contrats de maintenance pluriannuels. L’entreprise compte 300 collaborateurs à fin 2017, et a réalisé un chiffre d’affaires de 38 millions d’euros en 2016. Par cette acquisition, Securitas renforce son positionnement en France et plus globalement sur le marché de la sécurité électronique.

Securitas était représentée par une équipe dirigée par Caroline Ledoux (Associée, M&A) assisté par Julie Dahan (Collaboratrice, M&A), Claude-Etienne Armingaud (Associé, IP/IT), Christine Artus (Associée, Droit social), Adeline Roboam (Counsel, Banque/Finance), Joanna Klat (Counsel, Droit immobilier), Blandine Bourelle (Collaboratrice, Droit immobilier).

Source: Le Monde du Droit.

Tribunal de Grande Instance de Paris, 3e chambre 1re section

N° RG : 16/14873

Assignation du : 13 octobre 2016

INCIDENT – ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT rendue le 16 novembre 2017

DEMANDERESSE

Société HYUNDAI MOTOR COMPANY

231 Yangjae-Dong

Seocho-Gu

représentée par Maître Claude-etienne ARMINGAUD du PARTNERSHIPS K & L GATES LLP, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #J120

DEFENDERESSES

Société LA SAS X Y, INTERVENANTE VOLONTAIRE

S.A.S. SAINT-HERBLAIN AUTOMOBILES

représentées par Maître Renaud BERTIN de la SCP BERTIN-URION, avocats au barreau de PARIS,vestiaire J 62, Maître Anne GRAPPOTTE-BENETREAU de la SCP SCP GRAPPOTTE BENETREAU, avocats associés, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #K0111, Me Morgane LE LUHERNE, avocat au barreau de NANTES,

MAGISTRAT DE LA MISE EN ETAT : Julien. RICHAUD, Juge

assisté de Marie-Aline PIGNOLET, Greffier

DEBATS

A l’audience du , avis a été donné aux avocats que l’ordonnance serait rendue le 16 Novembre 2017.

ORDONNANCE

Prononcée publiquement par mise à disposition au greffe

Contradictoire en premier ressort

Nous, Monsieur Julien RICHAUD, juge de la mise en état, assisté de Marie-Aline PIGNOLET, greffier,

Vu les articles 377 à 380 et 771 du code de procédure civile ;

Attendu que dans ce cadre, le juge de la mise en état est compétent pour prononcer un sursis à statuer; que cette décision, qui ne dessaisit pas le tribunal, suspend le cours de l’instance pour le temps ou jusqu’à la survenance de l’événement qu’elle détermine, l’instance étant poursuivie à l’expiration du sursis à l’initiative des parties ou à la diligence du juge, sauf la faculté d’ordonner, s’il y a lieu, un nouveau sursis ; que le juge peut suivant les circonstances révoquer le sursis ou en abréger le délai.

Vu l’assignation signifiée le 13 octobre 2016 par la société HYUNDAI MOTOR COMPANY à l’encontre des sociétés SAINT-HERBLAIN AUTOMOBILES et X Y;

Vu les conclusions d’incident aux fins de susris à statuer notifiées par les sociétés SAINT-HERBLAIN AUTOMOBILES et X Y le 29 septembre 2017 motivées par les appels interjetés le 21 juillet 2017 contre les ordonnances de référé rétractation du 6 juillet 2017;

Vu les conclusions d’incident en réplique notifiées le 23 octobre 2017 par la société HYUNDAI MOTOR COMPANY qui ne s’opppose pas à la demande au motif qu’elle n’entend pas retarder inutilement le cours de la procédure;

Attendu qu’en l’absence d’opposition de la demanderesse, il sera fait droit à la demande de sursis ; que les dépens seront réservés à l’examen du fond de l’affaire par le tribunal;

PAR CES MOTIFS

Ordonnons le sursis à statuer sur l’ensemble des demandes des parties jusqu’à ce que la cour d’appel de Paris ait rendu ses décisions sur les appels interjetés contre les ordonnances de référé rétractation du 6 juillet 2017 (procédure d’appel RG 17/14871, 17/14810, 17/14812, 17/14885 et […]

Renvoyons l’affaire à l’audience de mise en état du 15 mai 2018 à 10heures pour faire le point sur l’avancement de la procédure d’appel et disons que si les décisions attendues étaient rendues à une date antérieure, l’instance serait reprise à l’initiative de la partie la plus diligente ;

Rappelons aux sociétés SAINT-HERBLAIN AUTOMOBILES et X Y qu’au regard du temps déjà écoulé depuis les dernières conclusions en demande, un bref délai leur sera accordé pour conclure au fond dès la reprise de l’instance;

Réservons les dépens à l’examen du fond du litige par le tribunal.

Faite et rendue à Paris le 16 Novembre 2017

Le Greffier Le Juge de la mise en état